Royan

adresse : rue Pierre Loti 17200 Royan

Historique : ce vénérable cimetière paroissial protestant date de 1773. Voir détails page suivante.ci-dessous

Bibliographie :

  • Le Cimetière Protestant de l’Église Réformée de Royan.- Éditions Bonne-Anse (on peut se la procurer au prix de 20€ (frais de port compris) en écrivant à :

                               COMITÉ du CIMETIÈRE PROTESTANT
                               17 Rue Alsace-Lorraine
                               17200 – ROYAN

Royan, l'histoire du cimetière protestant

UN  CIMETIÈRE  PROTESTANT AU CŒUR  D’UNE  STATION BALNÉAIRE.
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Situé en centre ville, le cimetière protestant de Royan reste toutefois méconnu de ceux, nombreux, qui passent devant ses grilles d’entrée, rue Pierre Loti. Qui le connaît vraiment ? Il fait partie intégrante du patrimoine de l’Église Réformée de Royan. Y sont réparties 454 concessions, dont seuls 150 titulaires sont connus. L’origine du cimetière date du milieu du XVIIIème siècle.

 

DE L’HISTOIRE :

En portant notre attention sur les noms, les épitaphes, les sculptures gravés dans la pierre, on apprend, on se remémore l’histoire d’une région, d’une ville, d’une Église.

Voyons tout d’abord des extraits d’une publication, « Au fil des années, Royan », parue en 1912 : « Le cimetière protestant appartenait au Consistoire. En 1823, cette propriété avait été consacrée par un arrêté du Maire de Labarthe. Quelques uns des considérants de cet arrêté sont particulièrement intéressants :

  • Considérant que si les protestants, dans un temps où ils n’avaient pas de cimetière, ont cru pouvoir enterrer leurs morts dans des jardins, des champs ou à l’intérieur de leurs maisons, et que les temps ont changés, ces motifs n’existent plus puisqu’aujourd’hui ils ont un cimetière.
  • Que si, sous le rapport de salubrité, les enterrements dans les églises sont depuis longtemps interdits, le même motif s’oppose à ce que les cadavres soient enterrés dans des maisons ou lieux les avoisinant.
  • Que la décence publique, le respect pour les morts et la religion s’opposent également à ce que des chrétiens soient déposés, après leur décès, et comme de vils animaux, dans des lieux que rien ne fait respecter, et en quelque sorte jetés à la voirie.
  • Qu’il est également contre la décence, contre l’attachement que l’on conserve à la mémoire de parents qui nous ont été chers, de vendre en quelque sorte leurs dépouilles mortelles en vendant le champ, le jardin, la maison où elles auront été déposées.
  • ARRÊTE :
  • Interdiction est faite aux protestants d’inhumer leurs morts en dehors du cimetière protestant ».

 

LE TEMPS PASSÉ

Dans les années 1980, se met en place un « Comité du Cimetière Protestant » qui, petit à petit, va, par des travaux et un entretien régulier, remettre ce lieu dans un état convenable après les dégâts notamment subis lors du bombardement de la ville en Janvier 1945.

Étant une commission de l’Association Cultuelle de l’Église Réformée de Royan, ce Comité fonctionne en toute légalité et avec la plus grande transparence.

Franchissons la grille d’entrée de ce cimetière et prenons le temps de regarder pour mieux comprendre ce passé qui a fait notre présent.

Nous relevons les noms d’hommes et de femmes plus ou moins connus. Certaines rues de Royan portent leurs noms : Métadier, Rateau, Jônain, Ct. Thibaudeau, etc…..

Dès l’entrée, à gauche, on trouve les sépultures de Paul et Samuel Besançon qui furent respectivement Pasteurs à St Georges de Didonne et à Royan. A côté est la tombe de Madeleine Fouché qui, comme le Pasteur Samuel Besançon, fut membre de la Résistance en 39/45, et devint quelques années plus tard Maire-Adjointe de Royan.

Voici le tombeau de la famille Métadier dont l’un des membres a été Maire de Royan. Non loin de là, une plaque en plomb, découverte lors de travaux, porte les noms d’une famille Salomon dont un, prénommé Jacques, est né en 1746 et un autre, Jacques également, fut au XIXème siècle instituteur à l’école protestante de Royan.

Au détour des allées apparaissent les souvenirs de ceux qui ont marqué leur ville de façons différentes : Pierre Jônain, écrivain, le Pasteur Jules Maffre, ancien Président du Consistoire de Royan, la famille d’Auguste Rateau, ingénieur et inventeur de la turbine à vapeur, Marc Hébrard, architecte et concepteur du Temple de Royan. Et combien d’autres….

 

LE PASSÉ DE LA VILLE EST ÉCRIT :

-        Premièrement, un passé maritime avec la présence de capitaines de navires, maîtres au cabotage ou matelots péris en mer ou morts aux colonies.

-        Deuxièmement, les conséquences tragiques des guerres avec combien de combattants, de résistants disparus au cours de ces conflits. Sans oublier ces centaines de civils royannais morts pendant le bombardement de leur ville en Janvier 1945.

 

ARCHITECTURE ET SYMBOLES :

Tout en parcourant les allées, nous serons surpris par certaines constructions, les symboles ou les épitaphes. Comme dans tout cimetière protestant, on y trouve les colonnes tronquées qui symbolisent la vie brisée d’une personne morte jeune. Des stèles présentent une niche creusée dans la pierre ou d’autres, assez nombreuses, sont surmontées d’un vase ou d’une urne en pierre, parfois recouvertes d’un voile en signe de deuil.

On peut voir sur une vieille tombe l’emblème franc-maçon ou, sur d’autres, des mains unies, « mains d’association », symbolisant l’union d’un couple ou de parents avec leur enfant.

Certains tombeaux sont remarquables. Outre deux chapelles, de Soria et Bon, citons les monuments à colonnes des familles Baudet et Sarment ainsi que celui, imposant, des Plantecoste sur lequel est sculptée une Bible.

Signalons également l’invisible, ces caveaux souterrains se composant d’une salle voûtée en pierres de taille, où sont aménagés 4, 6, voire 8 emplacements superposés pour recevoir les cercueils. Un escalier fermé par une dalle en pierre permet d’accéder à la salle.

 

LES ÉPITAPHES :

On remarque que jusqu’au début du XXème siècle, pratiquement toutes les sépultures portent des inscriptions qui, outre les dates extrêmes du disparu, nous donnent quelques indications sur ce qu’il fut. On constate que tous étaient Bon époux et bon père ou Épouse fidèle et bonne mère…. Enfin ce que nous ne sommes plus aujourd’hui puisque rien ne l’atteste sur les sépultures récentes !!

Mais, fort heureusement, à cette glorification s’ajoutent souvent quelques mots qui nous permettent de mieux cerner la personnalité du défunt. Le rappel de textes bibliques est souvent un lien direct avec ce qu’il a vécu.

Il existe une tombe dont l’épitaphe est en anglais. Là est inhumée une Anglaise qui fut professeur à l’école protestante.

Entre toutes les épitaphes on peut en retenir trois :

 Pierre Jônain, né à Gémozac en 1799, décédé à Royan en 1884. Gémozac et Maillé l’ont vu berger-liseur, Pons-Saintes et Poitiers étudiant docile, Cozes-Yrieix-Bordeaux et Royan professeur, le Sud-Ouest écrivain et citoyen utile, heureux d’indépendance et d’idéal au cœur.

Sur une tombe à côté : Fille-femme-mère-ouvrière citoyenne dévouée.

Et enfin : Félix Lacroix, matelot courageux sur la mer en furie, toi dont le gouvernail a fatigué la main.

 

Notre exposé prend fin, mais il n’a pas de caractère exhaustif. Il se veut être une incitation à venir ou revenir visiter ce lieu de mémoire et d’histoire d’où l’on repart respectueux de ceux qui y sont ensevelis et en se disant que, malgré tout, dans un cimetière il y a de la vie….

Willam Barrau - mhpc  - tous droits réservés

Bibliographie :

  • Le Cimetière Protestant de l’Église Réformée de Royan.- Éditions Bonne-Anse (on peut se la procurer au prix de 20€ (frais de port compris) en écrivant à :

                               COMITÉ du CIMETIÈRE PROTESTANT
                               17 Rue Alsace-Lorraine
                               17200 – ROYAN

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